“Un raciste, quand il commande un "Black & White", demande deux verres séparés.” Roland Magdane
Par Julie Mlk le 20 mars 2017, 17:44 - Cinéma - Lien permanent
GET OUT
Jordan Peele
Sortie française : 3 mai 2017
Avant la séance :
Prête à découvrir Get Out, avec une once d'excitation à l'idée d'un joli coup de poing dans la gueule que je suis susceptible de recevoir. En même temps, je me coltine une légère crainte d'être déçue.
Bandes annonces et publicités débarquent dans la salle noire, légèrement bruyante entre pop corn et discussions des gens autours. "Cross fingers" pour que ça se calme devant le film. Heureusement, la salle n'est pas bondée.
Après la séance :
HOLLY F*CKIN' SHIT ! Bah ouais, jolie putaine de claque. Si bonne que je ne sais pas par quoi commencer.
Bon, je me lance... Côté son, très bonne bande originale à mon goût, qui colle réellement au film, appuie bien l'image, accomapgne l'histoire, encourage sans aucun doute la tension.
J'en parle rarement, mais je pense aussi que le mixage a été bien maîtrisé ici.
Sans hésitation, bravo à l'audio.
Côté image, joli grain. Plans de qualité, réflexion intense en prépa à mon avis. Tant pour le cadre, que pour les décors, les accessoires, les couleurs ou les costumes.Tous les détails comptent pour se faire leurrer et surtout, flipper. (Non, ce film ne fait pas "peur" au sens où on peut l'entendre. Ceci dit, une légère anxiété nous hante tout du long.)
Qualité du son et de l'image impeccable pour une tension donc sans relâche. Sans parler des rebondissements dans l'hisoire qui ajoutent sans cesse du piquant.
L'histoire du coup... alors faut vous dire que je ne savais rien du film avant d'y aller, sinon son affiche vue quelques mois plus tôt qui m'avait titillée, et 2-3 plans aperçus au zapping TV quelques jours avant qui avaient fini de me convaincre, notamment par une certaine violence.
Non, le film est pas tant violent. Enfin, les 3/4 du film ne le sont pas vraiment. Pour ce qui est du dernier quart, c'est sans merci.
Et donc, de quoi ça parle ? De racisme (contre les noirs), de confiance, de médecine, de (secret de) famille. Mélangez le tout, ajoutez une dose d'intelligence, de (bonnes) références cinématographiques (je dirais Hitchcock, Kubrick, Kaye sans trop d'hésitation), de bons acteurs... vous voilà prêts à entrer dans Get Out.
Marrant non ? Entrer dans "get out" ! J'ai eu peur d'une mauvaise traduction du titre en France mais non, ils ont conservé le titre original. Par contre, faudra être patient les amis, sortie française avant le 3 mai prochain, mais en avant-première la 11 avril aux Hallucinations Collectives à Lyon pour les impatients.
"Get Out". Plusieurs lectures possibles du titre. On pourrait le hurler tout au long du film, à chaque nouvelle étape, à chaque nouvelle compréhension. Oui parce que je n'ai pas choisi le mot "intelligence" ci dessus au hasard. Le film nous dévoile lentement de nouveaux indices qui nous mettent sur une certaine voie de compréhension (bonne ou mauvaise). Quand il finit par nous dévoiler, petit à petit, ce qu'il en est, on s'enfonce lentement et bien profondément dans notre fautueil. Comment y croire ? Comment accepter ce qui se passe ? On est carrément passif, outré, surpris, et on n'attend qu'une chose : voir le tableau dans son ensemble et espérer que le tout ne se termine pas trop mal (enfin, ça dépend pour qui).
Je terminerai en applaudissant un fabuleux jeu de la part des acteurs. Tous les personnages, dans leurs caractéristiques les plus profondes, dans des détails les plus insignifiants, réalisent une réelle performance. Rôles pas évidents, pour sûr ; et mal interpétrés, le film aurait pu courir facilement au désastre.
Bon, je m'arrête là. Il est temps, non ? J'espère que je vous aurais donné l'envie de débourser cette poignée d'euros pour assister, dans une salle bien noire, au son de qualité, devant un écran gigantesque, à un coup de maître.